Les visites se sont enchaînées, la journée à été longue, l’objectif des 10 000 pas largement dépassé. Il est l’heure de se sustenter. Et pour ce faire, il existe à Hanoï une rue bien connue pour ça : la rue Ta Hien. Aux premières faiblesses du jour, les festivités commencent, les victuailles abondent, le calme est rompu à coup de “một, hai, ba, dô !”.
Prendre place sur l’un de ses petits tabourets est certainement le meilleur moyen de faire des rencontres et de vivre le temps d’un soir à la hanoïenne. Que diriez-vous de goûter à cette atmosphère unique en son genre le temps de ces quelques lignes ?
La rue Ta Hien tient son nom de Ta Quang Hien, un amiral des forces militaires du Tonkin sous la dynastie Nguyen. En 1833, la cour impériale a dû signer un traité de paix avec les français qui venaient tout juste de récupérer le Tonkin. Ce traité, l’amiral ne l’a pas accepté. Il démissionna et partit recruter une troupe de combattants pour lutter contre le joug français. Avec ces quelque 5000 hommes, le chef du mouvement Can Vuong réussit à regagner la province de Thai Binh. Mais ces victoires militaires stoppèrent en 1887, lorsqu’il se fit capturer et tuer. C’est en sa mémoire que la rue appelée Géraud sous l’Indochine, porte aujourd’hui son nom. Pour l’anecdote, c’est son petit-fils Ta Quoc Luat, chef militaire qui captura le général Christian de Castries à la bataille de Dien Bien Phu.
Aujourd’hui, cette étroite rue du vieux quartier est sans doute le coin le plus festif de la capitale. Du vendredi soir au dimanche soir, la rue abonde de victuailles, de bières, de hanoïens et d’étrangers. Tous se réunissent dans une liesse générale en prenant place sur les petits tabourets en plastique qui jonchent la ruelle. Oui, ne vous attendez pas à des pubs traditionnels vous risquez d’être déçu ! C’est d’ailleurs ce désordre organisé propre à Hanoï qui fait tout le charme de cette immersion festive. La proximité imposée par l’étroitesse des lieux pousse à l’échange, un échange engagé davantage après quelques bières. D’ailleurs, qu’est-ce qu’on y boit et qu’est-ce qu’on y mange ?
La rue Ta Hien perpétue une tradition propre au pays : le Bia Hoi, bière fraîche. Cette bière est brassée au petit matin et livrée au restaurateur la même journée car en l’absence de conservateur ou de carbonatation celle-ci doit être bu dans les 24 heures. Très peu alcoolisé et économique (5000 DNG), ce breuvage typique s’inscrit dans notre “culture de la rue”. On s’y réunit, on y mange, on y boit (avec modération). À Ta Hien ou dans les rues voisines vous ne pourrez pas la manquer !
Bien sûr vous n’êtes pas obligé de prendre de bière, jus de fruit frais, thé glacé… L’objectif ici c’est de réussir à lever un toast à 6000 kilomètres de chez vous en criant joyeusement et verre levé : "một, hai, ba, dô ! hai, ba, dô ! hai, ba uống !". Attention, si vous vous engagez avec des vietnamiens sur cette voie, considérez qu’ils sont rompus à l’exercice.
Voici quelques adresses très populaires :
Cette petite rue étroite est aussi un petit coin de paradis pour les friands de street food. Vous y retrouverez les plats les plus emblématiques : les nems chua, le banh mi, les nouilles… Mais aussi quelques snacks à picorer qui conviennent parfaitement à la situation : des nems, des morceaux de porcs grillés, des bâtons de fromages…
Quelques plats très populaires :
Dô ! L’aventure Ta Hien comme déjà par le chemin à parcourir mais surtout la foule à franchir pour s’y installer. Mais la traversée vaut bien un détour, au moins un coup d'œil pour apprécier l'atmosphère unique qui s’en dégage. Si vous cherchez un peu plus de calme, ce qui se révèle assez difficile un samedi à Hanoï, préférez les rues adjacentes pas en manque de restaurants et de bars sympas. Si vous doutez de la qualité du restaurant ou de la bière, allez là où le local va et vous n’aurez pas de problème !
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